L'attente...


 Ma vie de jardinière est balisée par les floraisons. C'est comme un rituel, un enchainement sans fin qui me rassure. 
Une sorte d'horloge végétale à l'échelle du jardin.

D'abord les premiers bulbes, les perce-neige ouvrent la danse, puis les jonquilles des bois, les muscaris, les jacinthes avec les magnifiques hellébores et le beau foisonnement des tulipes. Et après... Après vient le temps des roses, l'apothéose du jardin;  ensuite celui des hortensias, puis des asters et enfin des chrysanthèmes... Le cycle se termine, un autre ne va pas tarder à émerger.

Mais cette année, la belle mécanique s'est grippée. 

Voilà un mois que les tulipes sont fanées et pas une rose à l'horizon. Le rosier de Banks a gelé au mois de mars et ses bourgeons avec. Le temps froid a fortement ralenti la croissance des autres rosiers.



Pourtant sans ses stars, le jardin me plait. D'autres végétaux profitent de leur absence pour attirer l'attention et jouer les premiers rôles.
La cour, bien verte grâce au mois pluvieux que nous avons eu, m'offre de lumineuses floraisons.


Les benoites pourtant mises à mal par l'été sec, ont fleuries avec profusion offrant de jolies taches de couleur.




Les ancolies sont également de la partie et dressent leurs gracieux bonnets. 



Certaines annuelles se sont ressemées à foison pour mon plus grand bonheur et celui des butineurs si chers à mon cœur. 


Le massif de la clé de voute est noyé par une marée de lunaires et de bourraches.


Les cérinthes plantées l'an dernier, se sont ressemées un peu partout, remplissant les espaces vides. Que j'aime les annuelles lorsqu'elles se renouvellent sans que j'intervienne. Ce sont de merveilleuses voyageuses.

Les aulx présents depuis quelques années sont fidèles au rendez-vous. Ils apportent un peu de verticalité aux massifs.



Dans les coins sombres de la cour, les heuchères apportent de la couleur. Au printemps, en renouvelant leur feuillage, les jaunes sont acides, les marbrures bien tranchées. 
L'ombre vibre.


Le bois aussi propose de jolies scénettes. Dans le sentier des bassines, sous le grand chapiteau des arbres, les nouveaux numéros côtoient les anciens. Attention Mesdames et Messieurs le spectacle va commencer!



Fleurs ou feuillages, dans ce sentier il y a le choix.




Dans la prairie, le lin que nous avions laissé monter à graine est bien présent pour la seconde année.
J'aime ces fleurs minuscules, simples, diaphanes. Elles sont situées dans la partie non tondue la plus proche de la maison, les herbes y sont moins hautes, vestige du gazon que nous avions semé à une époque. 


Plus loin, dans les grandes herbes de la prairie, les centaurées montana, en touffes denses, dressent leurs belles fleurs d'un bleu intense. On les aperçoit de la maison.


L'autre jour, il m'est apparu comme une évidence : les iris... il me manque les iris pour faire la transition entre les tulipes et les rosiers. Je n'en ai pas au jardin!
Avec eux je complèterai ma boucle du temps, au Jardin des Mille Temps.


Vous devinez la suite?
Je crois que d'ici peu des petits nouveaux vont faire leur entrée au jardin.
Je vous vois sourire...





Commentaires

  1. je n'arrive pas à garder les geumil faut que je réessaye, les couleurs sont vraiment fantastiques ( je suis passée à chilleurs aux bois samedi, un coucou en pensée )

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  2. Magnifiquement bien conté...on s’y perd avec délicatesse et confiance. Des mots des photos qui nous font visiter cet espace sacré peuplé par la nature. Merci pour ce beau voyage

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  3. Coucou ,
    Ce que j'aime dans ce jardin , s'est regarder les photos tout en lisant les commentaires et ensuite ... revenir au début , laisser mon imaginaire m'envahir et mon regard se perdre dans les photos , comme si j'étais sur place avec la jardinière me conter son univers !!
    Un régal en ces temps de pluies qui résonnent sur le toit de la véranda :)
    Ah les iris , moi qui suit fan de ces beautés , je n'ai qu'un mot à rajouter : Foncez !!
    Bon lundi :)

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  4. Merci du partage de votre vie rêver de jardinière oh combien bien plaisante à suivre .
    Emmanuelle

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  5. J'aime beaucoup les Benoites... A prévoir au jardin, car elle donne du peps dans les massifs Culture facile ? Bonne journée au Jardin

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  6. Comme toi je suis impressionnée par la renaissance des benoites ce printemps .Effectivement elles ont eu l'eau nécessaire à leur bon fleurissement , confirmation de nos observations .Pour Sophie C j'ai eu de nombreux déboires aussi mais je constate que non seulement il leur faut de l'eau , mais une bonne terre et elles craignent la concurrence d'autres plantes .Donc , bien les dégager et ne pas les coincer pour boucher des petits trous.Ce que j'en dis n'est que ma propre expérience , à chacun la sienne ! Par contre , je reviens sur tes semis de lin .Comment les as tu semés dans tes herbes ? Idem pour les centaurées montana , tu fais des trous au milieu de ta prairie ? La notre n'a pas de fleurs , on pensait que ça viendrait naturellement mais ...nada au bout de trois ans ! Les pavots avaient bien pris mais ont disparu . Bises et bonne semaine .

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  7. Tes benoites me font rêver. Pour ma seconde tentative, aidée par toute cette pluie, j'ai obtenu une première fleur, au moins une autre semble être en préparation. Beaucoup de ratés pour les bulbes chez moi ce printemps, notamment tulipes et narcisses bien piteux et camassias partiellement gelés. Ces floraisons spontanées sont merveilleuses et je trouve que chaque semis est un cadeau. Tu me tentes avec ton lin bleu si délicat. C'est incroyable avec cette pluie, je vois ressortir des plantes ou semis que je croyais perdus l'an dernier déjà. Les roses se font attendre et elles échapperont ainsi à ce trop de pluie qui ne leur conviendrait pas. Chaque temps de ton jardin est un temps de grâce. Les iris, quelle bonne idée ! Bises

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