jardin des mille temps

  Vite, Se glisser, dehors. Un peu comme une fuite, Profiter du temps qu'il reste encore. Braver le froid humide, Fouler l'herbe détrempée, Aller, venir, bifurquer, Dans la brume translucide. Hellébores fidèles,  Nourrices d'abeilles, Je vais vous cueillir par brassées, J'ai une table à orner. C'est que pour son anniversaire, Tout doit être beau et fleuri. Et même si c'est encore l'hiver, Vos corolles tutoieront les bougies. Il y a comme un rituel, A chacun de tes passages d'années, Ce sont ces hellébores qui forment ce bouquet, Pour toi, Ô, ma fille adorée.

  Ce matin le givre s'est posé sur le jardin redessinant chaque contour. Le brouillard s'est joint à lui, effaçant la profondeur, modifiant nos repères, brouillant notre compréhension de l'espace. Allez, venez ! On vous embarque dans cette promenade givrée. Descendons vers les champs en passant par le bois. Le long du sentier le troène panaché agit comme un phare, il irradie dans cet univers cotonneux. La maison disparaît, on la devine à peine depuis le bois. Les détails deviennent essentiels : L'écorce de l'Acer griseum est magnifique, au second plan les inflorescences sèches des Hydrangea arborescens. Le lierre (cliché ci-dessus) et les Viburnum tinus (ci après) très présents dans le bois sont marginés de blanc. Ils permettent aux oiseaux de s'abriter. Les fleurs pailletées de gel du Lonicera  stardishii et celles du Lonicera fragantissima sur le cliché suivant, les deux arbustes étant assez ressemblants. La floraison du stardishii semble un peu plus précoce.