La fin des trembles.


Ils étaient déjà là lorsque nous avons emménagé.
Déjà là, et déjà immenses.

En juillet 2008, sureau au premier plan et trembles de l'autre côté du chemin

Huit trembles d’environ 25 mètres de hauteur, formant un bosquet gigantesque à proximité immédiate de la maison et de la grange. Longtemps nous avons composé avec leur présence envahissante, la marée de chatons déversée chaque printemps sur nos voitures et les tonnes de feuilles ramassées chaque automne, leurs racines traçantes, tentaculaires et drageonnantes… une année les frelons asiatiques y avaient même  installé un nid à plus de 20 mètres.

Longtemps nous nous sommes interrogés et avons cherché une forme de cohabitation car nous apprécions l’été leur ombre bienfaitrice.

Au mois de février avant abattage, les voitures donnent une idée de la taille des trembles

Au départ nous avions envisagé de n’abattre que la première rangée, celle qui penchait fort vers la maison et conserver ceux situés à l’arrière pour garder de la hauteur. Hélas c’était sans compter la lecture de « la vie secrète des arbres » de Peter Wolleben, qui m’a fait prendre conscience que ces huit arbres n’étaient en fait qu’un seul et même individu.
Dans ce cas un abattage partiel était voué à l’échec…

Lors de l’été 2018, terrible, caniculaire et extrêmement sec (pas une goutte entre mi-juillet et fin septembre et le retour des pluies à partir du mois de novembre seulement), les trembles ont très bien résisté ; au détriment des arbres voisins, leur coupant l’accès à l’eau et à la lumière. Ils ont aussi sans vergogne profité de l’arrosage du potager…

Sous les trembles un été normal, rien ne pousse

Nous avons alors pris la difficile décision de les abattre tous, pour garder le grand bouleau, le saule et pour éviter que les autres arbres ne crèvent à proximité immédiate.

Le saule, au milieu, avec ses branches mortes, les trembles à droite lui cachent le soleil

Gilles et Moïse, mon beau-père sont familiers des tronçonneuses, mais vu la hauteur et la difficulté technique, s’ils tombent, c’est tout de même sur la maison… nous avons décidé de faire appel à des élagueurs.
C’est Dimitri et son équipe qui, tels des singes agiles, grimpants dans les cimes les ont découpés par petits bouts jusqu’à ce qu’ils puissent les abattre.

cliché pris depuis un téléphone portable, désolé pour la qualité de l'image

Le premier soir à notre arrivée après une journée d'élagage

En même temps le grand sapin moribond a lui aussi été tronçonné.

Le sapin à la cime multiple au centre
Avant ...
Après... un nouveau conifère sera planté cet automne

Les élagueurs à l’aide d’une machine ont également rogné les souches et broyé les petites branches.
Tout le reste a formé un énorme tas de bûches.

Après les élagueurs, un énorme tas de BRF à répartir dans les massifs et des dizaines de billes de bois à fendre

J’avais peur d’un rendu lunaire, mais j’avais oublié les bouleaux et le petit noyer qui tentaient de survivre en dessous. Bien que malingres et mal en point nous les avons conservés et ils nous évitent cette affreuse sensation de vide.

Depuis nous avons passé un week-end entier à tenter de déblayer les 25 m3 de broyat.
Ce fut un travail collectif, une course contre la montre car le tas s’est très vite mis à chauffer, il nous fallait donc utiliser au plus vite ce BRF. Sous un soleil radieux, Louise, Sarah, Mamie Cocotte (ma maman) et Papi Moïse, Gilles et moi,  avons pelleté et brouetté une bonne partie de celui-ci. Tous nos massifs forestiers en ont été recouverts, les pieds des haies également ainsi que  les fruitiers du grand verger.

L'équipe de choc :Papi Moïse,Louise, Gilles, Sarah e Mamie Cocotte au matin du deuxième jour d’épandage du BRF 
Pendant que Mamie et les filles remplissent les brouettes, je vide dans les massifs
Gilles désherbe au pied des haies avant d’épandre le BRF
Le massif des abeilles entièrement paillé
Le broyat de sapin a servi à pailler une allée entre deux futurs massifs
Les haies de clôtures les plus jeunes ont reçu elles aussi leur dose de BRF

Puis Gilles et Moïse se sont échinés pendant trois week-end à fendre les énormes tronçons de bois et à les empiler.

Sapin et tremble se fendent très mal, une vraie galère

Gilles et Papi à la fendeuse à manipuler d'énormes billes de bois

Louise a voulu essayer

Et maintenant s’ouvre le champ des possibles et le temps de la réflexion car cet automne et l’automne prochain nous allons replanter… des arbres.
De plus petits, d’aspect naturel, mellifères, quelques persistants également…
Depuis un mois j’ai la tête plongée dans les livres : malus, aubépines, parrotia persica, prunus padus, il va falloir faire un choix…

Et vous ? Quel serait votre choix ? Quels petits arbres ou arbustes planteriez-vous ?

Un grand espace là où se trouvait les trembles...

Derrière, un espace autrefois à l'agonie qui va pouvoir être planté...

Commentaires

  1. Comme ça a dû être difficile de prendre cette décision de tout couper.... ;-(

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    1. Bonsoir,
      Pas de nom, dommage je ne sais pas à qui je réponds... En fait s'ils avaient poussés à l'autre bout du terrain on les auraient laissés...
      Il nous a fallut 10 ans pour prendre cette décision et la mettre à exécution, c'est dire.
      Bonne soirée

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  2. Caroline JardindesPixies1 avril 2019 à 10:07

    Ca va faire de la lumière, de trop grand arbres aussi près des maisons, ce n'est jamais raisonnable. Vous avez du choix pour cet automne... j'aime les cercis canadensis, cornus eddie's white wonder, acer tataricum ginnala, parotia persica vanessa est plus bas je crois. Bon amusement

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    1. Bonsoir Caroline,
      Merci pour mes suggestions, j'en connais certains mais d'autres non, je vais aller de ce pas fouiller sur le net pour me faire ma petite idée.
      Bonne soirée

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  3. Quel travail ! Mais l'espace apparaît bien aéré maintenant.
    Je trouve qu'il y a encore pas mal de verticalité.
    A ta question. que replanter ? je répondrai Rien !!
    C'est difficile de se projeter et je crois que je commencerai par un grand nettoyage car le lierre semble lui aussi un redoutable colonisateur.
    Bon courage pour la suite.
    Bises

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    1. Coucou Alix!
      On beaucoup travaillé et tout le monde s'y est mis. Un peu épuisant mais on en voit enfin le bout.
      J'étais partie pour ôter le lierre en sous bois mais mon cher et tendre n'était pas d'accord avec moi, il veut qu'on le laisse. J'ai peur que des tas de mauvaises herbes ne profitent de la lumière pour pousser. D'un autre côté le lierre c'est un refuge pour les petites bêtes.... Comme je ne suis pas décidée, j'attends. On verre plus tard.
      Bises

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  4. Waouw quel travail! Vous ne manquez pas de BRF avec tout ça! ;)
    Voilà un bel espace retrouvé sans pour autant qu'on aie un sentiment de vide, en tout cas sur les photos, et en plus la lumière retrouvée, c'est fou!
    Je te fais confiance pour trouver les arbres et arbustes qui te feront vibrer!
    Bises

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    1. Coucou Malo,
      oh oui plein de lumière et d'espace au printemps c'est merveilleux.
      Pas de vide non plus du fait des arbres malingres que nous avons eu la bonne idée de conserver, ils repartent avec le printemps mais lors de la sécheresse de l'été passé l'un d'entre eux à crevé, il était temps.
      Des tonnes de BRF à finir d'étaler encore mais il me reste quelques massifs à pailler et je veux en répandre là où il y avait les trembles pour éviter que l'herbe ne refasse surface.
      Bonne soirée et bises à toute ta petite famille.

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  5. Un sacré changement et un sacré boulot ! C'est une bonne chose tout de même d'avoir coupé ces arbres. Ils étaient vraiment immenses et trop près de ta maison. Bonne lecture pour trouver des remplaçants bien plus petits. Bises.

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    1. Bonsoir Lulu,
      Je regardais anxieusement ces arbres à chaque tempête, surtout qu'il est arrivé que de belles branches tombent juste à côté des voitures.
      Même si cette décision m'a coûtée, je ne la regrette pas.
      Bonne soirée et bises à tes filles

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  6. Effectivement,cette décision fut sans doute très difficile à prendre mais quand on voit les photos d'après abattage, il n'y a plus de doute à avoir!
    C'est aéré, clair!
    Maintenant à toi d'écrire une nouvelle histoire dans cet endroit,qui est déjà magnifique comme cela.

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    1. Bonsoir Sophie,
      Tu as raison de dire que cet endroit se suffit à lui même. ça va être mon challenge justement : rajouter des arbres ou des arbustes tout en gardant un côté naturel au lieu...
      Pas si facile que ça...
      Bonne soirée

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  7. Oh ! La décision a dû être difficile à prendre mais elle devenait nécessaire. Un énorme chantier pour une nouvelle page dans la vie du jardin. Pour les nouvelles plantations, je ne doute pas que tu auras épluché toute la documentation disponible. Je te transmets cependant la réflexion de mon fils bénévole au CPIE du coin et au rucher commun "pour les abeilles : des espèces locales et des floraisons étalées sur la plus longue période possible". Bonne cogitation. Bises

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    1. Coucou Florence,
      Je te rassure, j'ai la même vision des choses que ton fils et une priorité : nos abeilles.
      Bonne soirée et à bientôt

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  8. Hou là quel travail...Cerise sur le gâteau : l'épandage du broyat, chouette se disent les plantes et les futures plantes. Chouette se dit la jardinière, de la place pour mes futures plantes ...
    Bon courage pour la suite !

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    1. Bonsoir Jacqueline, oui gros travail et quatre mois après on déracine les rejets qui sortent! Increvables ces trembles!
      Bonne soirée

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