retour d'expérience - la culture en lasagne
Au printemps dernier j’ai voulu expérimenter la technique de
culture en lasagne.
En commençant à décaisser un massif dans ma cour, je me
suis aperçue qu’une énorme racine d’un bouleau voisin serpentait tout le long.
Ne voulant pas la sectionner, de peur de déstabiliser l’arbre ou de le
fragiliser, j’ai décidé de tester cette méthode.
Le but était d’améliorer la
terre de remblai de la cour que je savais peu épaisse (environ 30 cm) et pauvre
pour obtenir un couche cultivable plus épaisse et plus riche, suffisante pour y planter des
vivaces aux racines peu profondes. Pour les rosiers, j’avais décidé de faire
des trous profonds de part et d’autre de la racine du bouleau.
J’ai donc commencé la lasagne l’hiver en posant des cartons
au sol dessinant mon massif (1,5m x 7 m) et en déversant dessus du guano (fumier
de poule) car c’est ce que j’avais à disposition.
Puis au printemps j’ai
alterné des couches de feuilles mortes que j’avais épandu sur les carrés de mon
potager et qui ne s’était pas encore décomposées et les tontes de pelouses au
fur et à mesure.
Il faut bien imbiber d’eau chacune des couches. Je l’ai fait à
l’arrosoir, opération facilitée par un printemps humide à compter du mois
d’avril.
Je pense que pour un printemps plus sec il vaut mieux mettre les
feuilles ou les tontes de pelouse dans une brouette ou une grande poubelle et
les saturer d’eau avant de les étaler.
Début mai j’ai acheté des sacs de
terreau (8 sacs de 20 kg) que j’ai répandu dessus en y ajoutant un peu
d’amendement afin de former une couche de 10 cm d’épaisseur que j’ai également
copieusement arrosé et recouvert de paillis de chanvre.
J’ai planté directement
dans ce terreau des plants de tomates, des choux, des betteraves, des
courgettes, des poivrons et des cornichons. Je les ai protégés dans un premier
temps avec des tunnels en plastique rigide.
coupe de la lasagne |
La pousse des légumes a été spectaculaire.
Mes pieds de
tomates ont atteint des sommets et les choux rouges également. Les betteraves
ont-elles aussi grossies plus vite que celles du potager qui elles ont végétées
et nous les avons mangé bien plus tôt.
Par contre les courgettes n’ont pas
produit grand-chose. Je pense qu’elles étaient plantées trop près des tomates
et qu’elles ont été étouffées par l’exubérance de celles-ci.
Pour les
cornichons nous avons récolté 2 grands pots de cornichons, plus tous ceux que
nous avons oubliés, qui sont devenus trop gros et que nous avons consommés en
concombre. Mais je ne sais pas si la récolte était meilleure, c’était la
première fois que j’en cultivais.
Il faut toutefois relativiser la lasagne n’est pas magique :
elle ne peut rien contre une mauvaise exposition ou contre les aléas
climatiques. Une des extrémités était un peu plus à l’ombre et tout a poussé en
hauteur pour trouver la lumière.
larve de cétoine dorée ( à ne pas confondre avec celle du hanneton) |
Mes tomates ont malgré tout eu le mildiou,
j’avais réussi à le contenir jusqu'au mois d’août mais lorsque les températures
sont descendues à 4° C la nuit je n’ai rien pu faire et la lasagne non plus.
Le fond d'un des trous : on note la différence entre les premiers centimètres de terre noire issue de la lasagne et le remblai blanc et pauvre. On aperçoit même des bouts de brique. |
En décembre j’ai défait cette lasagne pour pouvoir creuser
mes trous.
L’herbe a été complètement étouffée et le sol est à nu, sauf… le
liseron qui lui a très bien résisté, voire prospéré.
J’ai arraché tout ce que
j’ai pu. Un pissenlit a réussi à ressortir mais je l’ai facilement arraché.
Les
renoncules rampantes ont elles aussi survécu mais plus difficilement.
Les feuilles et la pelouse étaient
complètement décomposées et formaient un beau compost.
J’ai y trouvé de gros
vers de terre et des plus petits, les roses, ceux qui sont dans le compost.
Il
y avait également des larves de cétoine dorées ces gros vers blancs à tête marron
et des petits mille-pattes jaunes orangés.
Pour faire bien, je pense que j’aurais dû attendre une année
supplémentaire afin que les vers digèrent complètement la lasagne et l’intègre
au sol. Mais la patience n’est pas la principale de mes qualités, j’ai donc pioché
le sol pour la mélanger avec celui-ci et je vais ajouter un peu de bonne terre du jardin.
Dernière précision j’ai dû terminer mes trous de plantation
à la barre à mine car je n’avais pas prévu que sous le remblai je trouverais
les fondations d’un ancien bâtiment dont j’ignorais l’existence.
En résumé les + : et les - :
Peu d’arrosage Le coût du terreau (environ 70€)
Peu de désherbage
Pas de bèchage
Super facile
Pas de bèchage
Super facile
En conclusion je vais utiliser cette technique dans mon potager
pour mes tomates en décaissant 10 ou 15 cm de terre plutôt que d’acheter du terreau.
voir l'article consacré à la culture en lasagne année 2
voir l'article consacré à la culture en lasagne année 2
Coucou Bénédicte, c'est Béné, je suis venue faire un petit tour sur ton blog. Très agréable... Je m'inscrits à ta newsletter. Je te souhaite un beau week-end.
RépondreSupprimerBonjour Bénédicte,
SupprimerJe suis ravie que tu sois venue me rendre visite !
Bon week end à toi et bonnes plantations car j'ai cru comprendre que tu avais de quoi...
A bientôt
Ah les liserons, quelle galère. Je n'ai trouvé aucune solution efficace pour les éradiquer. A noter que je n'ai pas souhaité utiliser les produits chimiques. Donc je les enlève. Mais ils ont toujours une avance sur moi et repoussent et reprennent de l'ampleur avant que je ne les enlève à nouveau. En tous cas, j'ai arrêté de me prendre la tête. Je suis quand même admirative de leur résistance et de leur persévérance à toute épreuve...
RépondreSupprimerOui je suis comme toi : pas de produit chimique donc beaucoup d'huile de coude...
SupprimerDernièrement tout de même j'ai obtenu de bons résultats en mettant des cartons au sol et plusieurs centimètres d'un épais paillage comme du chanvre par exemple. Il semblerait que ça les épuise... Mais on ne peut faire ça que dans un massif peu planté...